Famille
Tony (Sidonie) Sender naît en 1888 à Biebrich, près de Wiesbaden. Elle grandit dans une famille juive bourgeoise et orthodoxe.
Tony Sender a deux soeurs aînées et un frère cadet. Son père est commerçant et dirige un magasin. Sa mère est issue d‘une famille suisse aisée.
Les parents de Tony élèvent leurs enfants avec sévérité et accordent une grande importance à l‘ordre et à l‘obéissance.
Jeunesse
Tony Sender a une grande soif de liberté et recherche tôt l’indépendance. À 13 ans, elle part seule à Francfort-sur-le-Main. Elle y fréquente l‘école de commerce pour jeunes filles. À partir de l‘âge de 15 ans, elle travaille dans une agence immobilière en tant qu‘employée de bureau. En plus de son travail, elle suit des cours du soir sur la religion, l‘histoire et la philosophie et participe souvent à des discussions lors de manifestations politiques.
Engagement politique
Tony Sender est consciente des mauvaises conditions de travail des ouvriers et ouvrières et s‘engage pour leurs droits. Outre les droits des ouvriers, elle soutient particulièrement les droits des femmes.
En 1910, à 21 ans, elle adhère au Parti social-démocrate d’Allemagne (Sozialdemokratische Partei Deutschlands, SPD).
De 1910 à 1914, elle vit et travaille à Paris. Là aussi, elle s’engage politiquement. Après le début de la Première Guerre mondiale, elle retourne à Francfort-sur-le-Main.
Défense de la République de Weimar
À partir de 1919, Tony Sender travaille à plein temps comme journaliste pour différents magazines. En 1920, elle est élue au Reichstag, l’assemblée parlementaire de l’Allemagne. À partir de 1922, elle est députée du SPD au Reichstag. Elle est l‘une des rares femmes à y siéger.
Tony Sender est consciente, bien avant 1933, du danger que représente le nazis. Elle est une démocrate convaincue et veut défendre la République de Weimar contre les nazis. En écrivant des articles dans des revues et en tenant des discours politiques, elle tente d‘informer et de sensibiliser.
Résistance en exil
En mars 1933, Tony Sender fuit l‘Allemagne, car elle est de plus en plus menacée en tant que socialedémocrate et juive. Elle vit d‘abord en Tchécoslovaquie, puis en Belgique et, à partir de 1935, aux États-Unis.
Depuis l’exil, elle rend compte de la situation en Allemagne. Elle écrit des articles et tient de nombreux des discours.
Tony Sender se joint également à plusieurs groupes d‘émigrés qui soutiennent la résistance en Allemagne. Après la fin de la guerre, elle reste aux États-Unis.
Après 1945 et mémoire
Après la guerre, Tony Sender poursuit son engagement politique. Elle travaille comme représentante des syndicats auprès du Conseil économique et social des Nations unies. Elle s‘engage aussi pour les
droits de l’homme. Tony Sender meurt à New York en 1964 âgée de 75 ans.
Depuis 1992, la ville de Francfort-sur-le-Main décerne chaque année le prix Tony Sender. La ville honore ainsi les femmes qui s‘engagent pour l‘égalité des droits et contre les discriminations. En 2014, à l‘occasion du 50ème anniversaire de la mort de Tony Sender, une plaque commémorative est apposée sur sa maison natale dans le quartier de Biebrich à Wiesbaden.
La Résistance du mouvement ouvrier et des exilés
Bien avant 1933, des individus issus du mouvement ouvrier s‘opposent aux nationaux-socialistes. Ils tentent de mettre en garde devant les dangers du nazisme et de défendre la République de Weimar et la démocratie.
Après la prise du pouvoir en 1933, les nazis interdisent toutes les organisations du mouvement ouvrier, y compris le Parti social-démocrate d‘Allemagne (Sozialdemokratische Partei Deutschlands, SPD). Ses membres sont menacés et persécutés par les nazis. Certains d‘entre eux résistent au national-socialisme depuis l‘illégalité.
Ceux qui ont fui l‘Allemagne tentent, depuis l’exil, d’alerter le public sur la situation politique en Allemagne dans des articles de journaux ou des tracts. C’est aussi une manière pour eux de soutenir la résistance en Allemagne.