Famile
Eugène Pons naît à Saint-Étienne en 1886 d’une mère institutrice et d’un père journaliste. Il se marie avec Rose Lavarière en 1913, à Caluire-et-Cuire, à côté de Lyon. Le couple s’installe par la suite à Lyon
et a sept enfants. Eugène Pons est un sportif accompli pratiquant la natation ainsi que le tir à la carabine.
Eugène Pons est mobilisé pendant la Première Guerre mondiale. Après la fin de la guerre, dans les années 1920, il devient imprimeur rue Vieille Monnaie à l’imprimerie La Source – Neveu & Cie, à Lyon.
Engagement
Eugène Pons est catholique pratiquant. Sa foi est motrice dans son engagement. Il se reconnaît dans le Christianisme social, porté par des valeurs d’humanité et de justice sociale.
Dès les années 1930, dans sa paroisse, il porte secours à des Allemands fuyant en France le nazisme. Il saisit très tôt les dangers de cette idéologie.
Dans la résistance
Après l’armistice de juin 1940, il fait partie des premières personnes à s’engager dans la Résistance. Il se sert de ses compétences et outils professionnels pour imprimer des tracts diffusés ensuite à Lyon, mais aussi pour fabriquer des faux-papiers.
Il imprime également des journaux clandestins comme Les Cahiers du Témoignage chrétien, mouvement de Résistance créée à Lyon en 1941. Il ne travaille pas seul : il est notamment aidé par son contremaître et par son gendre, Pierre Barnier.
Le 31 décembre 1943, il permet à un faux exemplaire du Nouvelliste, journal collaborationniste, d’être imprimé en 25.000 tirages et largement diffusé à Lyon, en remplacement de la vraie publication.
Mémoire
Le nom d’Eugène Pons est aujourd’hui présent dans l’espace public, à Lyon. Cette plaque commémorative, inaugurée le 30 mars 1947 se trouve à l’emplacement de son ancienne imprimerie, rue René Leynaud, rue Vieille Monnaie pendant la Seconde guerre mondiale.
Sa mémoire est également transmise par ses descendants : son fils aîné, Marcel Pons, a écrit sa biographie.
Les imprimeurs et la Résistance
A partir de juin 1940, en France, la presse est strictement contrôlée par les forces d’occupation nazies mais également par le gouvernement de Vichy. De même, le papier, l’encre et les caractères d’impression sont strictement rationnés. C’est pourquoi les résistants se tournent vers des professionnels de l’imprimerie pour réaliser les papillons, tracts et journaux qu’ils souhaitent publier et diffuser.
Imprimer et publier est primordial pour la Résistance, car la première bataille se mène sur le plan des idées et de la contre-propagande. De nombreux mouvements de résistance ont un journal, parfois imprimé et diffusé en plusieurs milliers d’exemplaires.
Lyon est particulièrement active dans ce domaine, car les métiers de l’imprimerie sont implantés depuis longtemps dans cette ville. Les imprimeurs qui acceptent d’aider la Résistance mènent alors une double activité : commandes et travaux officiels et légaux le jour et impressions clandestines, de nuit ou les week-ends.
L’aide des imprimeurs permet à plus de 1.200 titres d’exister. Le nombre d’exemplaires publiés entre 1940 et 1944 en France passe de quelques milliers à plus de deux millions au prix de nombreuses arrestations chez les imprimeurs. Beaucoup n’y survivront pas.