Famille
Gertrud Koch (née Kühlem) naît en 1924 et grandit à Cologne. Elle a deux demi-frères plus âgés qu’elle issus du premier mariage de son père.
Son père est chaudronnier et membre actif du Parti communiste d’Allemagne (Kommunistische Partei Deutschlands, KPD). Sa mère est pharmacienne. Elle aussi s’intéresse à la politique et prend la carte du Parti communiste allemand.
Les parents de Gertrud Koch sont opposés au nazisme.
Enfance et jeunesse
À partir de 1930, Gertrud Koch va à l’école élémentaire. Jusqu‘à l‘arrivée des nazis au pouvoir, elle fait partie de mouvements de jeunesse dans le cercle politique de ses parents. Dès 1933, elle refuse d’adhérer à l’organisation de jeunesse nazie pour les filles, le « Bund Deutscher Mädel ».
En 1938, Gertrud Koch commence un apprentissage dans un jardin d’enfants Montessori, dans lequel les enfants peuvent se développer librement selon le principe de la pédagogie alternative. Elle ne parvient pas à terminer cet apprentissage car sa famille est surveillée du fait de ses convictions politiques.
Persécution dans la famille
Après l’arrivée au pouvoir des nazis en 1933, le père de Gertrud Koch est arrêté plusieurs fois. Des soldats SA perquisitionnent et saccagent l’appartement familial. En 1939, le père est déporté dans le camp de concentration de Esterwegen. En 1942, la famille est informée par courrier de son décès.
Courant le risque d’être arrêtées, Gertrud Koch et sa mère continuent de distribuer en cachette le journal communiste interdit « Die Rote Fahne ». Elles cachent plusieurs fois un musicien juif.
Actions dans la résistance
Très jeune, Gertrud Koch s’oppose au régime nazi. En 1939, elle fonde un groupe avec ses amis. Ensemble, ils jouent de la musique, font des randonnées et s’engagent de plus en plus politiquement. Mucki est le surnom et pseudonyme de Gertrud Koch. Le signe de reconnaissance du groupe est une fleur d’edelweiss sur leur vêtements.
Au début des annés 1940, Gertrud Koch rédige des tracts avec d’autres membres du groupe et les distribue. Elle inscrit aussi des messages politiques sur les trains.
Arrestation et survie
En 1942, le groupe est dénoncé. Gertrud Koch est arrêtée par la Gestapo, interrogée et torturée. Après trois jours de prison, elle est relâchée.
Après plusieurs arrestations, elle est finalement libérée en 1943. Elle fuit avec sa mère vers le sud de l’Allemagne, où elles survivent à la guerre.
Après 1945 et mémoire
Gertrud Koch publie un livre sur son engagement avec les Edelweisspiraten en 2006. Elle s’exprime en public sur la résistance contre le nazisme et sur son expérience. C’est surtout à Cologne qu’on lui rend hommage pour ses actes de résistance.
Gertrud Koch décède en 2016 à Cologne à l’âge de 92 ans.
Edelweisspiraten
Les Edelweisspiraten sont des groupes de jeunes qui se forment à la fin des années 1930 dans la région Rhin-Ruhr. Leur signe de reconnaissance est la fleur d’edelweiss accrochée à leur habit.
La plupart des Edelweisspiraten sont issus de familles ouvrières, ou eux-mêmes de jeunes ouvriers et apprentis. Ils ne veulent pas se laisser embrigader par l’idéologie nazie et se retrouvent pour jouer de la musique, loin des groupes des jeunesses hitlériennes. Ils chantent des chants désormais interdits du mouvement de jeunesse d’avant 1933. Ils font des excursions et partent camper ensemble.
Certains membres écoutent des stations de radio interdites et diffusent les informations sur le déroulement de la guerre. Ils participent à la distribution de tracts ou inscrivent des messages contre la guerre sur des murs.
Les nazis poursuivent les Edelweisspiraten. Beaucoup de jeunes sont condamnés à des peines sévères. Pour punir a cause de leur comportement marginal et de leurs actes de résistance ils sont mis en prison ou déportés dans les camps de concentration.