Enfance et jeunesse
Claus Schenk Graf von Stauffenberg naît en 1907 à Jettingen en Bavière. Il grandit dans une famille catholique et conservatrice de la noblesse.
Comme ses frères aînés Berthold et Alexander, il fréquente le lycée. Il va aussi chez les scouts. Au printemps 1926, il obtient son baccalauréat.
Les trois frères sont adeptes de musique et de littérature. Ils se considèrent comme appartenant à une élite qui se doit d‘agir avec responsabilité.
Carrière et famille
En 1926, Claus von Stauffenberg qui a 19 ans débute sa carrière militaire. En 1929, il réussit l‘examen d‘officier avec distinction.
En septembre 1933, il épouse Nina Freiin von Lerchenfeld, la fille d’un baron. De leur union naissent trois fils et deux filles.
Claus von Stauffenberg est proche de ses enfants. Du fait de son métier, sa famille déménage plusieurs fois.
Le passage à la résistance
Dans un premier temps, Claus von Stauffenberg salue l‘arrivée au pouvoir des nazis. Il en espère un renouveau politique de l‘Allemagne. En tant qu’officier de carrière, il participe dès septembre 1939 à la Seconde Guerre mondiale.
Ce qu’il vit pendant la guerre le pousse à se distancier du nazisme. À l‘été 1942, Claus von Stauffenberg est définitivement opposé au régime nazi. La conduite criminelle de la guerre par l’Allemagne, le génocide des personnes juives d‘Europe et l‘oppression des populations dans les territoires occupent une place centrale dans sa décision.
Claus von Stauffenberg est désormais convaincu qu‘Hitler doit être tué par un attentat.
Son acte de résistance
En avril 1943, Claus von Stauffenberg est grièvement blessé en Afrique du Nord. À l‘été 1943, il est réquisitionné par le général Friedrich Olbricht au Services généraux de l’armée de terre à Berlin. Olbricht fait exprès d’y placer des adversaires du régime à des postes importants.
Dès lors, Claus von Stauffenberg fait partie d‘un groupe de résistance civile et militaire qui planifie un coup d’État. Il est très impliqué dans les préparatifs. Cela inclut la mise en réseau d’adversaires au régime, aussi bien militaires que civils.
Au cours de l‘été 1944, Claus von Stauffenberg décide de réaliser lui-même l‘attentat prévu contre Hitler. Le 20 juillet 1944, lors d‘une réunion avec Hitler en Prusse orientale, il pose une bombe sous la table de la réunion. Il quitte ensuite la pièce et constate de loin la puissance de l’explosion. Il en déduit que la bombe a tué Hitler. Claus von Stauffenberg réussit à rejoindre Berlin en avion où il est pressément attendu pour réaliser le coup d’État.
Hitler n‘ayant été que légèrement blessé par l‘attentat, la tentative de coup d’État échoue.
Persécution
Claus von Stauffenberg est fusillé à Berlin avec quatre de ses complices dans la nuit du 20 juillet 1944. Des centaines de personnes impliquées sont emprisonnées, ainsi que des membres de leurs familles. La pratique qui consiste à punir également les familles des condamnés, nommée « Sippenhaft » (« détention clanique »), touche Nina von Stauffenberg et ses enfants.
Plus de 100 personnes sont condamnées à mort et exécutées pour avoir participé à la tentative de coup d’État. Parmi elles, le frère de Claus von Stauffenberg, Berthold, et son oncle, Nikolaus Graf von Üxküll-Gyllenband. D‘autres se suicident ou meurent en détention.
Mémoire
En Allemagne, même après la Seconde Guerre mondiale, Claus von Stauffenberg continue à être vu par beaucoup comme un traître. La majorité de la population allemande trouve qu‘en tant que militaire, il n‘avait pas le droit de s‘opposer au gouvernement et de commettre un attentat contre Hitler.
Il faudra attendre de nombreuses années pour qu’il soit reconnu en tant que résistant par la majeure partie de la société allemande.
Aujourd‘hui, il figure parmi les résistants allemands les plus connus. Des écoles, des casernes et des mémoriaux portent son nom. Plusieurs films ont été tournés sur lui et sur la tentative de coup d’État du 20 juillet 1944.
La tentative de coup d’État du 20 juillet 1944
À partir de 1942, parmi les 17 millions de soldats allemands, très rares sont ceux qui s‘opposent au nazisme.
À partir de 1938, quelques militaires de carrière sont prêts à s’opposer à la guerre prévue par Hitler. Ils ne trouvent pas de soutien dans leurs rangs.
À partir de 1942, plusieurs tentatives d‘assassinat contre Hitler sont planifiées par des militaires. Toutes échouent.
La tentative de coup d’État du 20 juillet 1944 est organisée et exécutée par un groupe composé de personnes aussi bien militaires que civiles. En font partie des adversaires du régime de divers bords politiques et des syndicalistes.
Le groupe planifie de supprimer le régime nazi par un attentat contre Hitler et par un coup d’État. Il prévoit de former un nouveau gouvernement civil pour mettre fin à la guerre et rétablir l’État de droit. Les crimes de guerre allemands et le génocide contre les personnes juives d’Europe comptent parmi les raisons pour lesquelles ce groupe fait de la résistance.
À la suite de l‘échec de l‘attentat du 20 juillet 1944, les tentatives à Berlin et ailleurs de mener à son terme le coup d’État n‘aboutissent pas.