Famille
Marthe Gaillard (née Hacquard) naît à Beaujeu en Haute-Saône, en 1896. D’une première union avec Eugène Baussaint, elle a quatre fils : Marcel, René, Jean et Marcel. D’une seconde union avec Auguste Gaillard qu’elle épouse à Lyon en 1929, elle a quatre autres enfants : Jeannine, Roger, Denise et Andrée.
Pendant la Seconde Guerre mondiale, elle vit et travaille à Lyon en tant que couturière. A cause du rationnement de textile, elle est obligée de cesser son activité en 1942.
Une famille dans la résistance
Dès avril 1942, Marthe Gaillard s’engage dans la Résistance. Elle fait partie du mouvement Combat pour lequel elle est agente de liaison. Elle est notamment chargée de la diffusion du journal Combat et d’autres titres de la presse clandestine.
Son mari, Auguste, est déjà dans le même mouvement. Il cache des armes et aide des Résistants emprisonnés à s’évader. Les deux fils de Marthe Gaillard, René et Jean, s’engagent également : René est dans un service de fauxpapiers et Jean est agent de liaison.
L‘arrestation
Le 25 mars 1944, Marthe Gaillard se rend chez son chef dans la Résistance, Alfred Petot, pour lui remettre un message. Ce dernier a été assassiné la veille, suite à une dénonciation. Arrivée à son domicile, elle tombe dans un piège et est arrêtée par la Gestapo et la Milice.
Sa fille Andrée, alors âgée de 8 ans, est avec elle. À cette date, ses fils et son mari ont déjà été arrêtés.
La déportation et le retour
Le 13 mai 1944, Marthe Gaillard est déportée au camp de concentration de Ravensbrück. Durant l’été, elle est transférée au Kommando de Watenstedt qui dépend du camp de concentration de Neuengamme.
En avril 1945, elle est ramenée à Ravensbrück. Le 23 avril 1945, la Croix-Rouge suédoise parvient à faire sortir Marthe Gaillard et d‘autres détenues du camp. Peu de temps après, elle peut rentrer en France.
Son mari Auguste et son fils Jean décèdent en déportation en Allemagne.
Après 1945
De retour à Lyon, Marthe Gaillard reprend son activité de couturière et vit jusqu’à sa mort, en 1987, avec sa fille Andrée. Elle est membre d’associations d’anciens Résistants et Déportés. Marthe Gaillard fait partie de ces Résistants qui, malgré leurs actes n’ont pas forcément connu de reconnaissance publique.
Sa fille Andrée est très investie dans la transmission de la mémoire à sa mère. Elle a rencontré à de nombreuses reprises des groupes de jeunes.
Combat : un mouvement de résistance en zone sud
Ce mouvement naît à la fin de l’année 1941 de la fusion de plusieurs groupes dont Libération nationale et Liberté. Henri Frenay, ancien officier de l’armée française, et Berthie Albrecht, surintendante d’usine en sont les fondateurs et contribuent à en faire le mouvement le plus structuré de la zone sud, opposé à l’occupant nazi et au régime de la Vichy.
Ses actions sont nombreuses : renseignements et diffusion du journal clandestin Combat (300.000 exemplaires en juin 1944), actions de sabotages spectaculaires par des groupes francs, formation de groupes paramilitaires dans le but d’une lutte armée mais aussi prise en charge de Résistants entrés en clandestinité et de leurs familles.
Début 1942, un certain nombre de membres de Combat sont arrêtés, jugés par le système judiciaire du régime de Vichy et condamnés à des peines de prison.
En 1943, les arrestations s’intensifient avec l’arrivée des forces de répression allemande en zone sud. Le mouvement Combat est intégré aux Mouvements unis de Résistance et assiste à Paris le 27 mai 1943 à la première réunion du Conseil national de la Résistance aux côtés des sept autres principaux mouvements de Résistance.